Nombreux sont les media (presse, webzine etc) s’amusant régulièrement à faire des classements des meilleurs guitaristes de la planète. Récemment, Rolling Stones s’est même permis de nous sortir un « Top 250 » sur le sujet. Le magazine s’est d’ailleurs rapidement fait rattraper par la patrouille (en l’occurrence par l’excellent Pascal Vigné ainsi que par le brillantissime Rick Beato). Si l’exercice prête à sourire (de nombreux guitaristes sont oubliés et d’autres n’ont rien à y faire, les règles du jeu ne sont jamais précisées etc), il est de ces guitaristes dont on ne parle jamais; ces seconds couteaux de la 6 cordes soit disant, qui pourtant feraient très probablement pâlir d’envie et de jalousie la quasi totalité des 250 heureux élus du classement de Rolling Stones. J’en ai choisi 5 pour vous aujourd’hui, par affinité, par envie, et bien entendu, sans aucun ordre particulier.
Paul Masvidal (Cynic)
Paul Masvidal est un musicien qui a redéfini les limites du metal progressif avec son groupe Cynic. Son style unique mêle des influences de jazz, de rock progressif et de metal, créant une musique riche en textures et en complexité. L’album « Focus » (1993), considéré comme un classique du genre, illustre parfaitement son approche innovante. Masvidal n’est pas seulement un guitariste technique ; il intègre des éléments philosophiques et spirituels dans sa musique, ce qui se reflète dans les paroles et la structure des chansons de Cynic. Après la dissolution de Cynic, il a continué à explorer de nouveaux territoires musicaux avec Æon Spoke, un projet plus axé sur le rock alternatif. A noter également son passage au sein du légendaire groupe Death en 1991 pour l’enregistrement de l’album Human, sur lequel il proposera quelques soli de légende.
Jeff Loomis (Nevermore, Arch Enemy)
Jeff Loomis est un pilier du metal moderne, réputé pour sa technique de shred et ses compositions complexes. Sa carrière a décollé avec Nevermore, où son jeu a grandement influencé le son du groupe. Ses soli mêlent à la fois vitesse et précision, ce que vous entendrez sur des albums comme « This Godless Endeavor » (2005). En dehors de Nevermore, Loomis a également sorti des albums solo acclamés, tels que « Zero Order Phase » (2008), démontrant sa capacité à écrire et à exécuter des pièces extrêmement techniques et mélodiques. Son intégration dans Arch Enemy alors que le groupe Suédois est au sommet de son succès témoignent du niveau du bonhomme. Il forme aujourd’hui un redoutable duo avec Michael Amott, repoussant sans cesse les limites du death suédois à chaque sortie.
Le saviez-vous ? Quand j’ai commencé à jouer de la guitare il y a une trentaine d’années, tout était compliqué. Pour sonner comme ton idole, pas le choix, il te fallait deux choses : 1/son talent et 2/son matos. Alors pour le 1/ c’est souvent compliqué, et pour le 2/ on faisait souvent face à la non dispo des instruments, des amplis ou des pédales, sans compter les prix parfois exorbitants de l’import en général. En me baladant un peu sur la toile l’autre jour je tombe sur un type (je crois que c’était le guitariste de Mass Hysteria il me semble) qui parlait d’un préampli pédalier guitare, le Neural DSP Quad Cortex je crois. En gros, c’est un préamp qui te permet de sculpter ton son de guitare, en choisissant un type/modèle d’ampli, des effets (type disto, reverb, compresseur etc) pour sonner comme tes guitaristes favoris, et comme le monde est fait de gens fainéants comme moi, en gros tu peux aller sur le site et télécharger le son du guitariste que tu veux (si j’ai bien compris). Bref, LE truc dont on rêvait tous dans les années 90 🙂
Kiko Loureiro (Angra, Megadeth)
Kiko Loureiro a acquis une reconnaissance internationale grâce à son travail avec le groupe de power metal brésilien Angra, et ce dés leur premier album Angels Cry en 1993. A l’instar d’un Marty Friedman (dont le jeu n’est pas si éloigné, et qui aurait pu se retrouver dans cet article, même si je pense qu’il a beaucoup plus de reconnaissance que nos 5 héros du jour), Kiko Loureiro est impressionnant de vitesse et de précision, abusant de tapping et autres sweepings en tous genres. En rejoignant Megadeth en 2015, il a démontré une adaptabilité remarquable, apportant son style unique à un groupe déjà établi, et surtout tenant la dragée haute à l’ami Dave Mustaine sans aucun soucis. Ses albums solo, tels que « No Gravity » (2005), offrent un aperçu plus personnel de sa musicalité, explorant une gamme plus large de styles et de techniques, mais pour ma part, je retiendrais principalement son passage irréprochable chez Angra, dont je ne peux que vous conseiller le fabuleux (mais un poil décrié) Fireworks.
Vito Bratta (White Lion)
Vito Bratta, ancien guitariste de White Lion, est souvent reconnu pour son incroyable sensibilité mélodique dans le contexte du hard rock des années 80. Son jeu combine habilement technique et émotion, ce qui est particulièrement évident dans des chansons comme « When the Children Cry », mais il saura sortir d’un certain carcan traditionnel en apportant tout de même une approche plus modale à son jeu, voire en jouant même parfois un peu « out », à l’instar de pointures comme Nuno Bettencourt (Extreme) par exemple. Bien que White Lion ait connu un grand succès commercial, le talent de Bratta en tant que guitariste n’a pas toujours été pleinement reconnu. Après la séparation du groupe, Bratta s’est retiré de la scène musicale publique, laissant derrière lui un héritage de compositions mélodiques et de techniques de guitare influentes. On oublie souvent ces groupes des années qui ont fait un passage plus ou moins éclair dans les années 80, on pourrait presque parler de seconde division, mais quelle seconde division ! Me viennent à l’esprit en plus de White Lion, Y&T ou encore Riot, dont les carrières respectives sont quasi-irréprochables.
Andy Larocque (King Diamond)
Andy Larocque est principalement connu pour son travail avec King Diamond, où son style de jeu unique a grandement contribué au son distinctif du groupe. Ses riffs rapides et précis, combinés avec des solos mélodiques, sont une marque de fabrique de l’album « Abigail » (1987) et « Them » (1988). Andy saura apporter une touche assez néoclassique à ses soli comme à ses riffs, très perceptibles dans des titres comme Welcome Home par exemple. Larocque participera également à l’excellentissime (et très prog) album de Death « Individual Thought Patterns » en 1993 aux côtés d’un Chuck Shuldiner au sommet de son art (presque, Symbolic est un poil supérieur peut-être ?). Bref, Andy Larocque est une pointure immense du Heavy Metal des années 80s, dont le nom est malheureusement trop peu cité, j’espère lui rendre hommage aujourd’hui comme il se doit (et vous pouvez en faire autant en allant écouter sa discographie).
et ceux qui sont surcotés ce sont ???????